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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 11:48

I. Introduction

 La personnalité est définie comme le résultat, chez un sujet donné, de lintégration dynamique de composantes cognitives, pulsionnelles et émotionnelles. Lagencement de ces différents facteurs constitue les traits de personnalité, à savoir les modalités relationnelles de la personne, sa façon de percevoir le monde et de se penser dans son environnement.

 

L'unité fonctionnelle intégrative que constitue la personnalité présente deux autres caractéristiques : elle est à la fois stable (la personnalité contribue à la permanence de l'individu) et unique (elle rend le sujet reconnaissable, distinct de tous les autres) 

 

La personnalité ne devient pathologique que lorsquelle se rigidifie, entraînant des réponses inadaptées, source dune souffrance ressentie par le sujet ou dune altération significative du fonctionnement social. La définition quen propose lOrganisation Mondiale de la Santé dans la dixième révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10) est la suivante : « Modalités de comportement profondément enracinées et durables consistant en des réactions inflexibles à des situations personnelles et sociales de nature très variée. Ils représentent des déviations extrêmes ou significatives des perceptions, des pensées, des sensations et particulièrement des relations avec autrui par rapport à celles dun individu moyen dune culture donnée ».         L'étude des personnalités pathologiques s'est appuyée sur deux approches :-         Une approches dite dimensionnelle, qui consiste à caractériser la personnalité d'un sujet selon un répertoire de traits de personnalité (dimensions) plus ou moins accusés : un individu peut ainsi être plus ou moins impulsif, introverti, dépendant, etc.

 

-         Une approche dite catégorielle, qui consiste à définir plusieurs types de personnalités pathologiques et à rechercher si un sujet donné présente ou non les caractéristiques d'un (ou de plusieurs) de ces types. Cette approche est celle de la clinique psychiatrique et de la CIM-10, qui a guidé les descriptions qui suivent. Celles-ci reposent sur des regroupements statistiquement validés dattitudes et de comportement, sans préjuger des raisons pouvant expliquer ces regroupements.

 

         Les associations entre troubles de la personnalité et pathologies psychiatriques sont fréquente. La présence dun trouble de la personnalité est un facteur aggravant dune pathologie psychiatrique. Les troubles de la personnalité se distinguent des symptômes des différentes pathologies psychiatriques par le fait quils apparaissent classiquement à la fin de ladolescence, quils se caractérisent par des comportements durables et stables dans le temps indépendamment des situations auxquelles se trouvent confrontés les sujets.II. LES DIFFERENTES PERSONNALITES PATHOLOGIQUES

 

 

 

Il n'existe pas de consensus définitif sur le regroupement par catégories des différentes personnalités pathologiques. Classiquement, on distinguait les personnalités psychotiques des personnalités névrotiques, les personnalités psychopathiques et borderline se situant à part. Ce découpage a été en partie repris par la classification américaine des troubles mentaux (le DSM-IV), qui distingue :

 

 

 

         Le groupe A, qui correspond aux personnalités "psychotiques". Il inclut les personnalités paranoïaques, schizoïdes et schizotypiques (sujets bizarres ou excentriques).

 

·        Le groupe B, qui inclut les personnalités antisociales, borderline, histrioniques et narcissiques (sujets d'apparence théâtrale, émotifs et capricieux).

 

·        Le groupe C, qui correspondant aux personnalités "névrotiques". Il inclut les personnalités évitantes, dépendantes et obsessionnelles compulsives (sujets anxieux et craintifs).II.1. Personnalité paranoïaque :A.    Epidémiologie :

 

-         0,5 à 2,5 % de la population générale.

 

-         10 à 30 % de la population hospitalisée en psychiatrie.

 

-         2 à 10 % des consultants en psychiatrie.

 

 

 

B.     Description clinique :

 

-         sensibilité excessive aux échecs et aux rebuffades,

 

-         refus de pardonner les insultes ou les préjudices et tendance rancunière tenace,

 

-         caractère soupçonneux et tendance envahissante à déformer les événements en interprétant les actions impartiales ou amicales dautrui comme hostiles ou méprisantes,

 

-         sens tenace et combatif de ses propres droits légitimes hors de proportion avec la situation réelle,

 

-         doutes répétés et injustifiés sur la fidélité du conjoint ou du partenaire,

 

-         tendance à surévaluer sa propre importance avec perpétuelles références à soi-même,

 

-         préoccupation par des explications sans fondement à type de conspiration. 

 

C.     Evolution :

 

-         Ces caractéristiques en font un individu ténébreux, difficile à supporter.

 

-         Isolement social assez fréquent.

 

-         Risque dépisodes psychotiques brefs ou installation dun véritable délire paranoïaque.D.    Diagnostique différentiel :

 

Délire paranoïaque constitué.II.2. Personnalité schizoïde :A.    Epidémiologie :

 

Hommes > femmesB.     Description clinique :

 

-         incapacité à éprouver du plaisir,

 

-         froideur, détachement ou émoussement de laffectivité,

 

-         incapacité à exprimer aussi bien des sentiments chaleureux et tendres envers les autres que de la colère,

 

-         indifférence aux éloges comme à la critique,

 

-         intérêt réduit pour les relations sexuelles,

 

-         préférence marquée pour les activités solitaires,

 

-         préoccupation excessive par limaginaire et lintrospection,

 

-         désintérêt pour les relations amicales et absence damis proches,

 

-         indifférence nette aux normes et conventions sociales.

 

 

 

C.     Evolution : 

 

Relativement stable. Peu de tendance à lévolution.D.    Diagnostic différentiel :

 

-         Schizophrénie.

 

-         Syndrome dAsperger.

 

-         Personnalité évitante (pauvreté du contact par peur dêtre rejeté).

 

-         Personnalité schizotypique.II.3. Personnalité schizotypique :La CIM-10 ne considère pas ce trouble comme une variété de trouble de la personnalité, mais plutôt comme un trouble sapparentant à la schizophrénie en raison de la fréquence accrue de schizophrénie chez les ascendants (spectre de la schizophrénie).A.    Epidémiologie :

 

3 % de la population générale.B.     Description clinique :

 

-         croyance bizarre ou pensée magique influençant le comportement,

 

-         idées de référence,

 

-         perceptions corporelles inhabituelles,

 

-         méfiance, idéation persécutoire,

 

-         pensées et langage bizarres sans lien avec le groupe culturel de référence,

 

-         vie affective pauvre,

 

-         comportement excentrique.C.     Evolution :

 

La personnalité schizotypique représente, pour beaucoup dauteurs, un mode dentrée dans la schizophrénie ou une forme mineure de cette pathologie.D.    Diagnostic différentiel :

 

-         Personnalité borderline.

 

-         Schizophrénie.

 

-         Personnalité schizoïde.II.4. Personnalité dyssociale (ou antisociale, ou psychopathique, ou sociopathique : classique déséquilibre mental) :A.    Epidémiologie :

 

-         3 % des hommes, 1 % des femmes.

 

-         2 à 3 % de la population générale.

 

-         Taux plus élevés en prison.B.     Description clinique :

 

Ce trouble est encore appelé personnalité psychopathique ou sociopathique. Il correspond à la notion classique de « déséquilibre mental ». Il est caractérisé par les manifestations suivantes :

 

-         indifférence froide envers les sentiments dautrui,

 

-         attitude irresponsable manifeste et persistante, mépris des normes, des règles et des contraintes sociales,

 

-         incapacité à maintenir durablement des relations,

 

-         très faible tolérance à la frustration et abaissement du seuil de décharge de lagressivité,

 

-         incapacité à éprouver de la culpabilité ou à tirer un enseignement des expériences, notamment des sanctions,

 

-         tendance nette à blesser autrui.

 

Ce trouble peut saccompagner dune irritabilité persistante.C.     Evolution :

 

-         Biographie faite de ruptures répétées avec des conséquences sur le plan de ladaptation sociale : actes médico-légaux, incarcérations les troubles samendent classiquement dans la seconde moitié de la vie.

 

-         Les principales complications psychiatriques sont les abus de substances. Le risque de décès est élevé (accident, suicide). Après 40 ans, peuvent apparaître des manifestations anxieuses et/ou dépressives.D.    Diagnostic différentiel :

 

-         Héboïdophrénie.

 

-         Personnalité borderline, schizoïde, histrionique chez lhomme quand la mythomanie est au 1er plan.

 

-         Délinquance simple ne présentant pas les critères de la sociopathie (car inséré dans son groupe social).II.5. Personnalité borderline (ou personnalité "limite") :A.    Epidémiologie :

 

-         2 % de la population générale.

 

-         10 % des consultants en psychiatrie.

 

-         20 % des patients hospitalisés en psychiatrie.B.     Description clinique :

 

Polymorphisme important des manifestations cliniques, aucune nétant spécifique (elles peuvent emprunter des symptômes aux autres personnalités pathologiques).

 

Selon la CIM-10, la personnalité émotionnellement labile comprend deux types cliniques : le type impulsif et le type borderline ou limite marqué de plus par une perturbation de limage de soi, des incertitudes concernant les objectifs, les valeurs, les préférences personnelles et un sentiment souvent envahissant de vide.

 

Les principales caractéristiques de la personnalité impulsive sont :

 

-         linstabilité émotionnelle et le manque de contrôle des impulsions.

 

Les principales caractéristiques de la personnalité borderline sont, en outre :

 

-         la perturbation de limage de soi,

 

-         lincertitude concernant les objectifs, les préférences, les choix, les valeurs,

 

-         le sentiment envahissant de vide.

 

Une tendance à sengager dans des relations intenses et instables conduit fréquemment à des crises émotionnelles et peut sassocier à des efforts démesurés pour éviter les abandons et des menaces répétées de suicide ou des gestes auto-agressifs.

 

 

 

C.     Evolution :

 

-         Chaotique marquée par les conséquences de limpulsivité (addiction, prise de risques ).

 

-         Actes médico-légaux parfois.

 

-         Tentatives de suicide.

 

-         Attaque de panique avec déréalisation (état crépusculaire).

 

-         Episodes hallucinatoires brefs.

 

-         Dépression. 

 

D.    Diagnostic différentiel :

 

-         Trouble de lhumeur sans trouble de la personnalité (se méfier des diagnostics hâtifs). 

 

-         Les autres troubles de la personnalité dont la personnalité antisociale, la personnalité narcissique, histrionique 

 

II.6. Personnalité histrionique :A.    Epidémiologie :

 

-         2 à 3 % de la population générale.

 

-         10 à 15 % des consultants en psychiatrie.B.     Description clinique :

 

-         dramatisation, théâtralisme, hyperexpressivité émotionnelle,

 

-         suggestibilité,

 

-         affectivité superficielle et labile,

 

-         désir permanent de distractions et dactivités où le sujet est le centre dattention dautrui,

 

-         aspect ou comportement de séduction inappropriée,

 

-         préoccupation excessive par le souci de plaire physiquement.Le trouble peut saccompagner dun égocentrisme, dune indulgence excessive envers soi-même, dun désir permanent dêtre apprécié, dune tendance à être facilement blessé et dun comportement manipulateur persistant visant à satisfaire ses propres besoins.C.     Evolution :

 

Variable : soit atténuation des traits avec lâge au bénéfice dactivités gratifiantes (uvres caritatives, bénévolat), soit évolution marquée par le risque daddiction, de dépressionD.    Diagnostic différentiel :

 

-         Personnalité narcissique

 

-         Personnalité borderline

 

 

 

II.7. Personnalité obsessionnelle-compulsive ou anankastique 

 

A.    Epidémiologie :

 

-         1 % de la population générale.

 

-         3 à 10 % des consultants en psychiatrie.B.     Description clinique :

 

Synthèse de différents concepts dont :

 

-         La personnalité psychasthénique de P. Janet (doutes, ruminations, prévalence de la vie intellectuelle sur les réalisations pragmatiques).

 

-         La personnalité compulsive marquée par la vérification, la ritualisation et la parcimonie, avec un goût prononcé pour lordre.La personnalité obsessionnelle-compulsive se traduit principalement par :

 

-         indécision, doutes et prudence excessive,

 

-         préoccupation par les détails, les règles, les inventaires, lordre, lorganisation, les programmes,

 

-         perfectionnisme qui entrave lachèvement des tâches,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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